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Graver une mémoire : Identité et territoire


Résidence de création à l'école Lucien-Pagé .

En 2018, l’artiste était en résidence de création à la Maison Gabrielle Roy de Petite- Rivière-Saint-François. À cette occasion, fortement inspirée par ce retour aux sources et par les lieux de son enfance, elle a réalisé une série de linogravures qui retraçait un chemin, comme l’œuvre testament d'une époque qui s'efface doucement, mais inexorablement. Tel un chemin de foi mi-poétique-mi-philosophique, son travail, par la juxtaposition textes-images est avant tout un hommage au pays, au territoire, à la nature par le biais d’une quête d'identité et témoigne de son profond attachement à ce bout du monde.


C'est en 2016 que l’artiste s’initiait à la gravure sur bois à l'Ateliers Circulaire avec le maître japonais Motoharu Asaka. Cette technique demande de la lenteur et une certaine retenue pour aller à l'essentiel. C’est ainsi que pour cette résidence, comme pour celle de Charlevoix, le choix de la gravure s'est imposé. Le rapport entre le médium et le propos sont ici intimement liés. Le rythme et le geste invitent à l’introspection. Le parcours se grave. La mémoire prend racine. Le passage s’inscrit.


En résidence de création à l'école Lucien-Pagé, Avec le projet de résidence à Lucien-Pagé, je souhaite poursuivre mon travail de gravure tout en basculant dans une approche plus contemporaine, plus urbaine en lien avec cet autre territoire qui a forgé mon identité. Lors de la résidence, je souhaite réaliser six gravures qui évoqueront six lieux significatifs dans mon parcours de Montréalaise. Je pense au carré Saint-Louis où j’ai grandi, à la rue Saint-Laurent,, au quartier Rosemont Petite-Patrie au Mont-Royal ou encore au parc Jarry dans lesquels de nombreux personnages peuplent ma mémoire. Il ne s’agira pas d’illustrer ses espaces comme de simples représentations des lieux, mais d’en extraire l’essence d’un parcours tantôt heureux tantôt chaotique qui a fait de moi celle que je suis aujourd’hui. Différentes étapes sont prévues pour plonger dans ces espaces géographiques, historiques, réels ou imaginaires et intimes.

Transmission

Mon rôle auprès des élèves , en collaboration avec les enseignants, consistera à les guider dans l’apprentissage des techniques et à les initier à l’histoire de la gravure, mais aussi, et surtout, à les amener à exprimer un univers qui leur est propre Je compte également rencontrer individuellement le plus souvent possible ceux et celles qui le souhaitent afin de les aider à faire des choix ou à trouver des solutions selon ce qu’ils veulent exprimer.


Nous parlerons donc des origines au sens large ; famille, ancêtres, pays, culture, nature, mais aussi d'un monde plus intime et si précieux à cet âge.


Il était une fois un livre d'art dans une école secondaire... À suivre !

Début de l'aventure le 15 février 2021





 

Semaine du 15 février 2021 : L'arrivée

Jour 1 Présentation du projet

Photo : Avec Manon Galibois , précieuse complice dans la réalisation de ce projet.

Je me retrouve dans les jaunes. Trente huit ans plus tard , le terme qui désigne le secteur des Arts Plastiques et les casiers jaunes est demeuré le même qu'à mon époque .

Abeille ou Dalton? Ce n'est pas encore clair, mais chose certaine avec des profs vraiment très cool.


Au deuxième jour , on m'avise que les écoles sont fermées ? Ah bon ! Il me semble qu'il neige à peine....

Ben coudonc, je vais travailler depuis mon atelier.

Retour en classe le lendemain. Cette première semaine est consacrée à l'explication du projet, aux étapes de création et aux influences. Je rencontre les trois enseignants et les six groupes qui participent au projet . Les enseignants présentent des notions d'histoire de la gravure et on aborde le langage propre à cette technique .


On navigue parfois en mode réel , parfois en mode virtuel. Le projet Graver une mémoire démarre lentement, mais surement .

 

Semaine du 22 février 2021 : La recherche

Deuxième semaine

Lors de la seconde semaine, les élèves plongent dans le travail laborieux de la recherche sur le thème de l'identité. Cette étape est celle de tous les possibles , mais on doit rester ancré à son histoire. Dans cette école où les origines sont multiples, cela donne naissance à des pistes très intéressantes. Je leur explique les différentes manières de chercher et les différents axes possibles pour aborder leur réflexion (territoire, histoire intime, histoire avec un grand H, culture, famille, amis, etc. ) Le travail avance pour eux comme pour moi. De la carte mentale aux petites vignettes en passant par le texte ou le collage, on cherche ce qui nous définit comme individu. Chacun travaille selon sa personnalité et je vois émerger de belles idées ( tragiques, drôles, fantaisistes, poétiques...) La multiplicité des origines et des regards amène de belles réflexions sur son sentiment d'appartenance à une culture plutôt qu’à une autre.

De mon côté, après de nombreux essais esthétiquement corrects, mais insatisfaisants dans l’évolution que je cherche à apporter à mon travail, je finis par trouver ! Eurêka

Photo : Dans les classes de Suzanne Langlois, Martin Araya Gonzalez et Manon Galibois , et dans mon atelier, on cherche !


Au retour de la semaine de relâche, je présenterai le fruit de ma recherche avec un soupir de soulagement, car il n’y a rien de pire que de rester figé devant une page blanche ou de se répéter. Pour les élèves en confinement, le travail est encore plus ardu. Les caméras sont fermées. Impossible de voir le travail des élèves et les interactions se font rares. Nous faisons tous de notre mieux pour avancer malgré la distance.


La bonne volonté est au rendez-vous et je suis confiante que tous parviendront à un résultat.


Bonne relâche !

 

Semaine du 8 mars au 12 mars 2021 : La composition

Troisième semaine


Les idées prennent forme et de belles compositions voient le jour! Partir de soi , de son histoire pour arriver à identifier ce que nous sommes et en faire une illustration simple, unique , avec des codes universels, n'est pas chose facile. À ce stade, tous auront trouvé une manière de faire personnelle à chacun. Les résultats sont aussi variés qu'il y a d'élèves . Cela confère au projet une richesse de diversité .

Chaque identité s'exprime selon ses forces, ses limites et sa capacité de synthèse. L'exercice est laborieux. Je suis très heureuse de voir les résultats de cette étape où on passe de l'idée à la mise en forme. Pour certain, les transferts peuvent commencer !


Photo : Dans la classes de Martin Araya Gonzalez


Photo : Dessins préparatoires Graver une mémoire: Montréal, Camille Lavoie, Montréal 2021


 

Semaine du 22 mars au 26 mars 2021 : La gravure et tests d'impression

Quatrième semaine et cinquième semaine.


Les étudiants apprivoisent la technique. Quelques petits accidents ici et là. Rien de grave , des petites coupures ou des morceaux de lino arrachés accidentellement témoignent d'un passage quasi obligé chez les graveurs. Certain élève travaillent à distance à la maison pour être prêts à imprimer lors du retour en classe. Le tempo s'accélère. Les tests d'impression vont bon train. De mon côté, mes six( 6 ) plaques sont prêtes mais mes impressions devront attendre. Priorité à cette belle jeunesse.!



Photo : Dans la classes de Martin Araya Gonzalez et Manon Galibois

 

Semaine du 29 mars au 31 mars 2021 : Impression et montage final

Sixième semaine


Cette dernière semaine de résidence à Lucien-Pagé apporte son lot d'émerveillement. On procède aux impressions finales, on cherche des titres évocateurs et on termine avec le montage final des oeuvres réalisées. Les résultats sont là ! Je suis épatée par le travail accompli avec cette technique pas si simple à apprivoiser. Un très grand bravo à tous ! Vous avez su graver une page de votre histoire et de votre identité avec patience et créativité.


Photo : Une partie des 180 travaux réalisés par les élèves de Lucien-Pagé dans le contexte du projet Graver une mémoire : Lucien Pagé. Ce projet a été rendu possible grâce au programme Une école accueille un artiste avec la complicité des enseignants Suzanne Langlois, Martin Araya Gonzalez et Manon Galibois.

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